Samedi, on bulle ! décembre 2016
Séance 02 du samedi 10 décembre 2016
BD présentées à la médiathèque André Malraux dans le cadre de Samedi, on bulle !
Hélas point de nouveautés pour cette deuxième rencontre autour de la bande dessinée, mais toujours plein de belles découvertes !
Adrastée
Mathieu BABLET
(Ankama)
Seul depuis plus de mille ans dans sa cité en ruine, le dernier roi d’Hyperborée entame un voyage vers le Mont Olympe. Seuls les dieux pourront répondre aux questions qui le rongent : pourquoi est-il immortel ? Pourquoi lui ? Comment mourir ?
Mathieu Bablet est un jeune auteur prometteur – on reparlera très prochainement de sa dernière BD, Shangri-La, superbe histoire de science-fiction bien placée dans la sélection officielle du festival d’Angoulême 2017. Adrastée est sa deuxième bande dessinée, dans laquelle il emprunte aux mythes et légendes grecques pour construire un récit contemplatif et poétique. Les thèmes centraux – le fardeau de l’immortalité, la solitude, la douleur de l’oubli – sont en parfait accord avec le dessin : les paysages et couleurs sont de toute beauté et participent à créer une ambiance particulière et envoutante. Un voyage beau et mélancolique qui ne laisse pas indifférent.
Public adulte. Diptyque terminé.
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Aliénor
Bone
Jeff SMITH
(Delcourt)
Bone, comics multi-primé dans les années 1990, mérite un petit coup de projecteur tant il a bien vieilli. La série commence comme une BD jeunesse : chassés de Boneville, les trois cousins Bone, qui ne sont pas sans rappeler un célèbre trio de personnages de Disney, arrivent dans une vallée ne figurant sur aucune carte et vont tenter de retrouver le chemin de leur foyer. Une grande partie de l’humour repose sur les personnages : les chamailleries des trois cousins, l’amour fleur bleue de Fone Bone pour la jolie Thorn, l’énergique Mamie Rose capable de battre les vaches à la course… et la bêtise des rats-garous aussi, plus stupides qu’effrayants. Car tout n’est pas parfait dans cette petite vallée et des forces sombres rôdent.
Le ton va évoluer au fil des tomes, passant d’une sympathique comédie à une vraie quête épique pour un royaume sans jamais perdre de son intérêt. Préférez l’édition originale en noir et blanc, la colorisation est un gâchis !
Public ado. Série terminée (11 t.)
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Aliénor
A Silent Voice
Yoshitoki OIMA
(Ki-oon)
Lorsqu’il était en primaire, Shoya était un gamin turbulent et insupportable qui, après s’être acharné sur une de ses camarades à cause de sa surdité, s’était retrouvé persécuté lui aussi par sa classe. Quelques années plus tard, il va réaliser à quel point il a été cruel et va chercher à retrouver la jeune fille pour s’excuser.
A Silent Voice est un manga touchant qui pointe avec justesse la méchanceté des enfants et la réalité du harcèlement. La thématique centrale est bien entendu le handicap et la difficulté de vivre en société quand on est différent, mais aussi le fait de grandir et de vouloir se racheter.
Le premier manga d’une jeune auteure sur un sujet sensible et rarement traité, idéal pour sensibiliser le jeune public à la question du handicap.
Public jeunesse/ado. Série terminée (7 t.)
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Aliénor
Annie Sullivan & Helen Keller
Joseph LAMBERT
(Cambourakis / Çà et là)
Née en 1880 dans l’Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l’âge de dix-neuf mois. Sa vie va être bouleversée l’année de ses six ans, quand ses parents engagent Annie Sullivan comme préceptrice. Elle-même malvoyante, elle va prendre en charge l’éducation de la fillette et, au fil des mois, réussir à établir un contact avec l’enfant.
Les débuts sont difficiles : coupée du monde depuis des années, Helen réagit à chaque contact comme à une agression ; Annie n’est pas non plus à l’aise dans les relations humaines en raison de son fort caractère et de son passée d’orpheline malvoyante. Elles vont pourtant apprendre à se connaître en s’apprivoisant mutuellement dans un récit très touchant, basé essentiellement sur la correspondance qu’Annie entretenait avec un de ses professeurs à qui elle confie ses doutes, ses échecs et ses réussites dans l’éducation d’Helen.
Si le dessin n’est pas extraordinaire, la manière de représenter la perception d’Helen est brillante de justesse et ne rend que plus émouvant ce moment où le déclic s’opère et où les formes prennent un sens. Une belle BD sur le parcours de deux femmes fortes.
Tout public. Tome unique.
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Aliénor
Culottées
Pénélope BAGIEU
(Gallimard)
On ne présente plus Pénélope Bagieu, jeune auteure qui monte, qui monte... Après avoir lancé une vague de bandes dessinées girly avec son blog Ma vie est tout à fait fascinante puis sa série Joséphine, elle commence à développer des œuvres plus personnelles et engagées sur des figures féminines fortes. Un an après le très bon roman graphique California Dreamin’, elle nous propose dans Culottées des portraits de femmes qui ont su braver les interdits et tabous de leur époque pour tracer leur voie.
Souveraine, militante, actrice, rebelle, écrivaine, femme à barbe, les profils sont très variés mais toutes ont un point commun : leur volonté de fer et leur audace qui leur ont permis de faire face à la société masculine. L’ensemble a une belle énergie et ne manque pas d’humour : le ton est naturel, parfois familier, et c’est ce décalage qui fait le charme de la BD et rend ces héroïnes encore plus attachantes.
Parfois frustrant, toujours inspirant, des destins de femmes qui redonnent la pêche !
Public ado/adulte. Diptyque (2e t. en janvier)
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Aliénor
Hawkeye
Matt FRACTION & David AJA
(Panini comics)
Si vous avez déjà vu un film des Avengers, vous connaissez forcément Hawkeye. Si si, Œil-de-faucon, l’archer, le seul héros du groupe (avec la Veuve Noire) à ne pas avoir de super-pouvoirs, de super-armure ou de super-marteau. Mais que fait-il donc de ses journées lorsqu’il ne botte pas les fesses de super-vilains ?
Loin des exploits et des coups d’éclat, Fraction et Aja prennent le parti de nous offrir une vision humaine du célèbre archer affligé d’un grand cœur et d’une poisse tenace. Et c’est ce qui ressort le plus de ce comics : l’humanité de son héros, qui se débrouille comme il peut pour gérer sa vie quotidienne un peu mouvementée et ses missions pour les Avengers. Entre les dialogues très naturels qui renforcent l’attachement au personnage et les trouvailles dans la mise en page, Hawkeye est une très bonne porte d’entrée vers les comics de super-héros (pas besoin d’avoir lu 250 chapitres de 8 séries différentes avant de se lancer dans la lecture ! ).
Public ado/adulte. Série terminée (4 t.)
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AliénorDe cape et de crocs
Alain AYROLES & Jean-Luc MASBOU
(Delcourt)
Ah le XVIIe siècle, sa langue fleurie et ses spadassins chatouilleux du fleuret… C’est dans ce cadre propice à l’aventure qu’Armand Raynal de Maupertuis et Don Lope de Villalobos y Sangrin, respectivement renard gascon et loup andalou, vont se lancer dans une chasse au trésor riche en péripéties.
Énorme coup de cœur pour cette série, tant pour son histoire de cape et d’épée bourrées de rebondissements que pour son dessin riche et minutieux. Chaque planche est un petit tableau dans lequel on découvre de nouveaux détails à chaque lecture. Mais c’est la plume d’Ayroles, surtout, qui fait merveille. L’amour du scénariste pour la langue française est flagrant, les dialogues sont truffés de répliques qui font mouche et de clins d’œil aux grands classiques de la littérature, de Molière à Edmond Rostand en passant par Dumas.
C’est drôle, inventif, intelligent, il y a de l’aventure, de l’humour, de belles demoiselles en détresse, des pirates, un trésor mystérieux et un duel de rimes. Que demander de plus ?
Tout public. Série terminée (12 t.)
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Aliénor
Nos lecteurs ont également beaucoup aimé Les vieux fourneaux de Lupano et Cauuet pour son humour décapant et ses dialogues aux petits oignons, ainsi que le récit d’anticipation Urban de Brunschwig et Ricci. L’adaptation en bande dessinée du jeu vidéo Assassin’s Creed par Corbeyran et Defali mérite également le détour. Pour les plus jeunes, on pourra conseiller Quatre sœurs de Cati Baur d’après le roman de Malika Ferdjoukh.
Retrouver sur cette page la sélection de la première rencontre.